Au coeur du Pernambouc, état du Nordeste brésilien, Marcelo Gomes filme sa ville natale, Toritama, devenue « la capitale mondiale du jean » et un microcosme du capitalisme impitoyable.
Chaque année, plus de 20 millions de paires de jeans sont produites dans des ateliers de fortune par des auto-entrepreneurs propriétaires de leurs outils de travail, payés à la pièce, aux finances plus que fragiles, mais fiers d’être les maîtres de leur temps malgré les horaires démentiels qu’ils s’imposent.
Toute l’année s’écoule à un rythme de travail qui ne laisse pas de place aux loisirs. Alors, à l’approche du carnaval, une fièvre étrange s’en empare. Ils finissent par transgresser la seule logique de l’accumulation des biens et, toujours étranglés par le travail et les dettes, vendent leurs affaires sans regrets et fuient vers les plages à la recherche d’un bonheur éphémère.